L’information : « une des plus grandes illusions de notre temps est sans nul
doute de croire, comme la plupart de nos contemporains, que nous sommes
informés aujourd’hui avec une ampleur, une perfection et surtout une exactitude
sans égal à aucun autre moment de l’histoire de l’humanité.
En réalité, le contraire serait plus exact. « La
profusion des informations dispensées par les moyens modernes de diffusion est
inversement proportionnelle à leur valeur informatique. C’est une expérience
qu’aura fait quiconque à vu traiter par les médias tel évènement auquel il a
personnellement assisté, ou telle question dont il est lui-même spécialiste ».
Cette citation nous semble particulièrement valorisée par le fait que 80% des
gens ne s’informent que par le biais de la télévision.
Ainsi, la télévision rend les êtres humains plus
crédules et contribue à dissoudre le sens critique et d’uniformiser les
opinions.
La désinformation : la désinformation peut se définir simplement comme une technique
de manipulation de l’opinion publique. Ce mot est apparu pour la première fois
en 1949 dans le dictionnaire soviétique. Cette manipulation elle-même, a bien
entendu toujours existé, mais la radio et la télévision lui ont donnée un essor
inconnu jusqu’alors.
Vladimir VOLKOFF dans son ouvrage : « la
désinformation, arme de guerre » Editions Julliard à bien étudié ce phénomène.
Il estime :
- que l’enseignement devrait prévoir des cours de
désinformation afin de prévenir la jeunesse contre ce genre de manipulation.
- que la lecture de l’ouvrage de MUCCHIELLI : « la
subversion » Editions Bordas devrait être rendue obligatoire.
- qu’il convient d’être particulièrement vigilant
quand une campagne est brusquement déclenchée à la télévision, souvent précédée
d’ailleurs d’une pré campagne dans la presse et :
- se demander à qui elle peut profiter.
- s’efforcer de lire des journaux avec lesquels
nous ne sommes pas d’accord
- se méfier du procédé insidieux que constitue la
logomachie (utilisation d’expressions toute faites, chargées d’un sens
particulier et sciemment imposées au public. Par exemple : « la chasse aux
sorcières »…).
Les messages
subliminaux : si la désinformation est une
technique de manipulation des consciences contre laquelle, très relativement et
dans une certaine mesure, on peut se prémunir, il en est une autre,
difficilement évitable : c’est celle des messages subliminaux.
De quoi s’agit-il ?
Un message subliminal est un message qui atteint
une personne en dessous du seuil de la conscience. Ce genre de message échappe
à tout dépistage des facultés conscientes.
Sachez, d’une part que pour les élections Présidentielles
cette technique a été utilisée par François MITTERAND au travers des images
diffusées par la télévision.
D’autre part, il faut savoir qu’au cours du vote
parlementaire du 8 décembre 1988, d’une loi sur l’audio-visuel, un amendement
fut proposé pour mettre hors la loi l’utilisation des messages subliminaux. Cet amendement fut rejeté ce qui revient
à dire que l’utilisation de ces messages à la télévision en France est
parfaitement légale.
Vance PACKARD, dans son ouvrage « la persuasion clandestine » Editions
Calmann-Lévy, a analysé les techniques subliminales. Cette technique permet par
la diffusion de messages, visuels ou auditifs, non consciemment perçus par les
destinataires, d’exercer un contrôle sur leur inconscient, et ainsi de
provoquer chez eux des réactions échappant à leur volonté.
Il s’agit donc encore d’une volonté technique
susceptible de contribuer à modifier le comportement des individus.
Techniquement, il s’agit sur le plan visuel à peu
près de ce que l’on a appelé au cinéma la 25ième image, image ajoutée dans un
film quelconque réalisé à la vitesse normale de 24 images / seconde, sans
rapport avec le contexte. Oui, sans rapport avec le contexte. Lors de la
projection, il n’y a aucune modification du mouvement, le sujet ne perçoit pas consciemment
cette « 25ième image », celle-ci n’imprégnant sa rétine qu’au
1/25ième image de seconde, mais s’il la retrouve, par exemple, sous forme
d’affiche en sortant du cinéma, il éprouvera une sensation de déjà-vu liée au
sentiment que le film à suscité chez lui.
De la même façon, à la télévision, le portrait d’un
homme, inséré dans un film d’horreur, suivant cette technique, peut déclencher
par la suite une réaction de rejet vis-à-vis de cet homme en tant que personne.
Cette technique est nommée « la technique
dissuasive ».
A l’inverse, située dans un film agréable, l’image
de cet homme provoquera des réactions de sympathie c’est « la technique
persuasive ».
L’utilisation de messages subliminaux auditifs, a
été également bien étudiée dans le domaine musical.
On peut se référer en particulier au livre de J.P.
REGIMBAL : « Le Rock’n roll : viol de la conscience
par les messages subliminaux » Editions Saint-Raphaël.
Pour se faire une idée de l’efficacité de ces
techniques on peut citer quelques exemples, édifiants, étudiés aux USA dans le
passé. Ainsi, une chaîne de magasins utilisa régulièrement des messages
subliminaux pendant dix mois pour tenter de dissuader les voleurs à l’étalage.
On enregistra alors une baisse de 42% des taux de vols sur la période
incriminée !
Différentes expériences dans les salles de cinéma
ont montré que des messages subliminaux insérés dans des films peuvent
entraîner une augmentation de 25 à 51% de la consommation de boissons bien
précises.
Notons d’ailleurs au passage que l’utilisation de
messages subliminaux est également incluse dans certains programmes
thérapeutiques qu’il s’agisse de programme de modification du comportement
comme par exemple le tabagisme et la boulimie, mais aussi dans le traitement de
certaines névroses voire d’états psychotiques.
A propos du rejet de l’amendement de la Loi votée
le 8 novembre 1988, nous estimons devoir faire part du commentaire du
psychiatre, Mme Claude BEYRARD quelques jours avant le vote. Elle déclara alors
avec courage : « si le parlement rejette l’amendement interdisant le recours
aux images subliminales, ce sera le résultats probant de l’intervention du
Lobby de la drogue ».
En effet, des experts internationaux, et des
journalistes estiment que des messages subliminaux sont utilisés à la
télévision par le Lobby de la drogue pour inciter la jeunesse à la consommation
de drogue par le biais de « vidéo-clips » musicaux truqués, et d’Internet.
Il ne nous semble pas nécessaire d’ajouter un
commentaire ! Ou plutôt si. Ne nous leurrons pas : que ce soit par le niveau
des programmes, le choix des information, la
désinformation, les messages subliminaux, les slogans publicitaires, la
musique, les grands discours politiques lénifiants, la télévision peut
contribuer à modifier le comportement des individus.
A partir du moment que l’on a compris que la
télévision met les individus en position d’infériorité sur le plan de leur vie
consciente, il n’est pas nécessaire d’entrer dans de longs développements, donc
schématisons.
1) l’exposition régulière à la télévision diminue
de façon notable la volonté.
2) la surexposition à la télévision entraîne
également un sérieux émoussement de l’affectivité ; en créant des besoins, elle
crée aussi des frustrations.
3) la télévision entraîne la perte du « sens
critique », la diminution du « sens de la réalité », le conformisme.
Comme l’a si bien dit L. BELLANER dans son ouvrage
« la persuasion » Collection « Que sais-je ? » Edition PUF.
« La persuasion médiatique à pour fonction de recycler
les opinions.
Un moi évincé, condamné à l’inactivité, et d’autre
part, une âme, orientée vers l’extérieur, dont la vie intérieure est suspendue
à un tube cathodique, comme la marionnette aux fils. Telle est la position du
télé-consommateur ».
Pour conclure ce dossier très pertinent et fort…
dérangeant, je prends la liberté, au-delà de tout ce qui a été expliciter plus
haut, de poser au lecteur la question suivante : Comment peut-on concevoir et
admettre sur les plans sociologique et éthique que tous les soirs, quelque soit
le programme, une partie de l’humanité civilisée, accepte avec soumission et
docilité de s’installer confortablement devant la télévision ?
Résister
face « à ce système à tuer les peuples » c’est peut-être et avant tout oser
dire « NON » et poser « des actes forts ». « La Libre Pensée » n’est pas un
bain d’eau tiède !
Auteur inconnu